Glossaire

Agriculture industrielle ou productiviste

Système de production agricole intensif né après la Seconde guerre mondiale qui cherche à maximiser la production par rapport aux facteurs de production (main d’œuvre, sol, matériel). Elle repose souvent sur la mécanisation intensive et l’usage d’engrais chimiques, de traitements herbicides, fongicides, insecticides, de régulateurs de croissance, de pesticides. Ce mode de production tend à fragiliser l’environnement (pollution des eaux et des sols, épuisement des sols).

Agriculture biologique

Label. Méthode de production agricole excluant le recours aux produits chimiques de synthèse utilisés par l’agriculture industrielle et intensive. Les agriculteurs labellisés « bio » sont regroupés en fédérations avec des cahiers des charges à respecter. Ces derniers comprennent en général l’utilisation d’engrais d’origine naturelle, l’interdiction d’intrants d’origine chimique, la rotation des cultures et des élevages peu intensifs de manière à préserver les sols.

Agroécologie

Concept utilisé en agriculture et en agronomie. L’agroécologie renvoie à la fois à une discipline scientifique, à un mouvement social et à des pratiques agricoles. Elle tire ses racines de l’écologie et des sciences sociales. Elle considère les écosystèmes et vise à les imiter (biomimétisme) pour parvenir à un modèle de production économe en énergie, respectueux de l’environnement et compétitif.

Il existe plusieurs définitions de l’agroécologie provenant d’institutions, scientifiques, universitaires, membres de la société civile, etc. Ce n’est d’ailleurs pas un concept nouveau puisque depuis les années 1920 ce terme est utilisé pour désigner l’application de principes écologiques à l’agriculture (FAO, 2013). En France l’agroécologie est définie comme « l’utilisation intégrée des ressources et des mécanismes de la nature dans l’objectif de production agricole. Elle allie les dimensions écologique, économique et sociale et vise à mieux tirer parti des interactions entre végétaux, animaux, humains et environnement » (Ministère de l’Agriculture et l’Alimentation, 2015).

L’agroécologie est une méthode de production agricole prenant en compte l’ensemble de son écosystème afin d’avoir une démarche qui s’inscrit dans un schéma de développement durable. L’annexe 1 présente plus en détail les fondamentaux de l’agroécologie et permettent d’approfondir ce concept. L’agroforesterie fait notamment partie de ces fondamentaux.

Déchets organiques

Déchets fermentescibles. D’origine végétale (végétaux, restes de cuisine, papiers et cartons souillés sous certaines conditions), ils peuvent être dégradés par les micro-organismes pour qui ils représentent une source d’alimentation.

Epicerie paysanne

Espace de vente de produits issus de l’agriculture paysanne ou biologique locale. Elle est le seul intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs et promeut les circuits courts.

Intrants

Dans l’agriculture, les intrants englobent la totalité des produits non naturels que l’on ne trouve pas dans les sols et qui sont ajoutés manuellement dans le but d’optimiser la qualité et le rendement de la culture.

Lombricompostage

Procédé naturel de transformation et de stabilisation de nos déchets organiques sous l’action combinée des micro-organismes (compost) et des vers de compost (lombrics). La dégradation des déchets organiques par le lombricompostage est rapide, les vers stimulant la population microbienne et accélérant la transformation. Permet d’obtenir un amendement pour enrichir la terre.

Agriculture raisonnée

Démarche non labellisée. Prendre en compte la protection de l’environnement, la santé, les risques sanitaires et le bien-être animal dans la production agricole. Dans ce type de schéma, on optimise le résultat économique en maîtrisant les quantités d’intrants (notamment les substances chimiques type pesticides ou engrais), qui ne sont pas systématisés.

Agriculture biodynamique

La biodynamie est une agriculture biologique plus poussée lancée par Rudolf Steiner en 1924. Elle utilise les rythmes de la nature et limite les traitements. Elle considère tout domaine agricole comme un organisme vivant qui doit fonctionner de manière la plus autonome possible. L’agriculture biodynamique considère les rythmes lunaires et planétaires, c’est ce qui la différencie de l’agriculture biologique.

Agroforesterie

Mode d’exploitation des terres agricoles associant des plantations d’arbres dans des cultures ou des pâturages. L’objectif est d’imiter la nature, de mélanger les arbres et les herbacées pour augmenter les rendements : enrichissement du sol en matière organique, lutte contre les parasites, baisse des besoins en engrais et pesticides, protection des cultures : brise-vent, moindre impact des pluies, des grêles ou des ensoleillements excessifs, lu e contre l’érosion etc.

Hydroponie

Agriculture hors-sol. Culture de plantes réalisée sur substrat neutre (billes d’argile, laine de roche). Le substrat est irrigué d’un courant de solution chargée de sels minéraux et de nutriments pour la plante. L’hydroponie a mauvaise presse : légumes peu goûteux et peu nutritifs, absence du terroir, déconnexion de la terre.

Hydroponie éco-responsable

L’hydroponie peut être menée de manière écologique : substrats en billes d’argiles recyclées, aucun produit phytosanitaire, pesticides ni herbicides. Pas de chauffage ni de lumière artificielle : les plantes poussent en suivant le rythme des saisons. Aucun produit chimique pour le nettoyage du système : tout est fait à l’eau et au soleil. Des expérimentations sont actuellement en cours pour tester des solutions nutritives bio (bioponie : thés de compost en remplacement des minéraux).

Paniers paysans (AMAP)

Contrat entre un groupe de consommateurs et un (ou des) producteur(s). Le producteur vend ses produits au consommateur en fonction des saisons. Le contenu de ce dernier varie selon les produits arrivés à maturité. Tout ce qui est produit est donc consommé. Ce principe valorise le producteur et permet de diminuer le prix des denrées en reportant les coûts sur la totalité de la production.

Permaculture

La permaculture ne fait pas l’objet d’une définition précise mais plutôt d’un concept que scientifiques, universitaires, agriculteur.rices, se sont appropriés. Théorisée en 1970 par David Holmgren et Bill Mollison sur le modèle développé par Masanobu Fukuoka, la permaculture est un mode de production agricole qui s’inspire du vivant. Cela se traduit notamment par la recherche d’une synergie entre les espèces cultivées entre elles d’une part et l’ensemble de son écosystème d’autre part. Les jardins en permaculture sont caractérisés par une grande diversité de cultures et variétés, une absence totale de pesticides (chimiques ou naturels), une optimisation de l’espace cultivé (densité des cultures) et des interventions de l’Homme « rudimentaires » c’est-à-dire sans machines. Ce système recherche des rendements agricoles au m2 importants tout en favorisant la biodiversité, le respect de l’environnement et des Hommes.

Aujourd’hui, le terme permaculture ne se limite plus à un système de production agricole et va plus loin en élargissant le concept de production à un concept systémique où le social, l’économie et le mode de vie sont largement intégrés. Elle est d’ailleurs définie par des grands principes (Holmgren et Mollison, 1970) présentés en annexe 1.

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