Capri sort de terre, Capri aurait même des yeux et des oreilles.
Ils auraient pu se planquer et nous épier sans qu’on les voit. Tout au contraire, ce n’est pas un oeil de judas que nous avons trouvé à la porte de Capri mais une petite grappe de champignons qui s’exhibe fièrement en plein soleil. Les séances de bronzage ont commencé. Encore plus stylé qu’un groupe de rock en tournée lunettes de soleil au petit matin, ce crew de starlettes de la rosée s’appelle « les oreilles de judas ».
Quelle joie pour la Cité de l’agriculture de vous présenter ces petits champignons découverts dans le broyât de bois !
Plus communément appelés « champignons noirs » par les gastronomes voire « auricalaria auriculaire-judae » par les plus avisés, on se pose une dernière question en les regardant nous regarder les regardant nous regarder. Puisqu’aucun de ces petits surnoms ne semblent flatteurs, est-ce que les autres vivants de Capri auraient pu désigner notre champignon noir comme un marginal et décider de le mettre à l’écart ?
Impossible, cela aurait été nié son caractère avant-gardiste. Et à Capri, on est bien renseignés sur les tendances de la flore et du rock fleuri. Le champignon noir apparaît au début de la décomposition de la matière. En réalité, « les oreilles de judas » sont un très bon indicateur de la vie. Contre les idées reçues, c’est le champignon noir qui nous montre la voie… du soleil.
Epilogue : on s’est réjoui trop vite d’accueillir un champignon noir à la ferme mais après vérification ce qui pousse ce sont des Peziza Vesiculosa. Moins évocateur ce nom si ce n’est pour nous rappeler qu’il en faut peu pour confondre des champignons et qu’il faut toujours s’y reprendre à deux fois. Crus, les Peziza Vesiculosa sont bien plus toxiques que Judas.
Sophia Djitli
Responsable de la communication et de l’événementiel