Le miel : attention aux contrefaçons !

Problème méconnu du grand public, la fraude dans l’apiculture est aujourd’hui un vrai fléau. Le Syndicat des producteurs de miel de France alerte depuis plusieurs années les pouvoirs publics sur la nécessité de lutter contre ces dérives mais les fraudes demeurent fréquentes. Lors d’une soirée MPG 2019 organisée à la Cité de l’agriculture le 11 décembre dernier, Jean-Charles Bureau et Fabien Kouachi nous ont parlé de leurs métiers et raconté les enjeux liés à la production de miel, ils nous ont également mis en garde contre certaines pratiques peu scrupuleuses. Explications.

 

Les différents types de fraude

La fraude la plus répandue concerne l’origine du miel. Il arrive que des apiculteurs achètent du miel de Chine ou d’Europe de l’est à bas prix et le mélangent avec leur production avant de le vendre sous l’appellation “Made in France”. Cette pratique nuit à l’image de l’ensemble des apiculteurs français. Ils se retrouvent décrédibilisés aux yeux des consommateurs. Cette année, la production de miel en France est deux fois moins importante que l’année dernière avec seulement 9 000 tonnes de miel (contre 20 000 en 2018). La faute au climat et à un coup de froid au début du printemps qui a stoppé la floraison de nombreuses fleurs. Le manque de pollen, donc de nourriture pour les abeilles, a entraîné une faible production de miel en 2019. Selon Fabien Kouachi, cette baisse de production risque d’inciter davantage d’apiculteurs à recourir à l’importation de miel pour palier aux manques.

La fraude peut aussi concerner la composition du miel. Le miel est un produit primaire : il ne doit pas subir de transformation et aucune substance ne peut y être ajoutée. Cependant, certains apiculteurs peu scrupuleux ajoutent du sirop de sucre à leurs récoltes et il arrive que le miel soit récolté avant maturité, ce qui lui procure un excès d’humidité. Ces pratiques dégradent la qualité du miel, elles sont normalement interdites.

Comment lutter contre la fraude ?

L’Observatoire Français d’Apidologie lutte au quotidien contre ces fraudes en procédant à des contrôles lors des salons et des marchés. Des échantillons sont prélevés puis envoyés à un laboratoire d’analyses qui définit la composition du miel et retrace sa provenance. Aux États-Unis un droit de douane de 300% est appliqué aux importations de miel chinois ce qui dissuade les apiculteurs d’en acheter. Certains syndicats d’apiculteurs français sont favorables à l’application d’une mesure similaire en Europe, persuadés que cela diminuerait la fraude sur l’origine du miel.

Pour Jean-Charles Bureau, un outil efficace pour garantir un miel français de qualité est la certification. Avec des labels comme OFG (Origine France Garantie) ou ECOCERT le consommateur est certain de ne pas se tromper. Mais ces certifications impliquent un coût supplémentaire pour le producteur. N’étant pas tous professionnels, les apiculteurs n’ont malheureusement pas toujours les moyens de l’obtenir. Finalement, “la meilleure des certitudes est de connaître l’apiculteur et ses pratiques” conclut Fabien Kouachi. 

 

_________________________

Pour tout savoir sur l’Observatoire Français d’Apidologie, vous pouvez consulter leur site par ici

 

Article suivant
Le Compte-rendu des Journées des Agricultures Urbaines en Méditerranée 2019
Article précédent
À Marseille, Les Alchimistes transforment les déchets alimentaires en compost

Articles liés

Aucun résultat.

Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
Menu