Mobilité Erasmus + 2025 : Istanbul


Du 26 au 30 mai, la Cité de l’agriculture s’est rendue à Istanbul dans le cadre de son programme Erasmus+ 2024-2025 de formation continue. L’objectif : mieux comprendre les dynamiques locales d’alimentation durable en contexte urbain, en s’immergeant dans les projets, les politiques publiques et les pratiques de terrain qui transforment aujourd’hui les systèmes agri-alimentaires.

Cette mobilité a été pensée comme un parcours d’apprentissage itinérant, construit avec deux partenaires exceptionnels : l’université Medipol, grâce à l’implication précieuse de Bahar Başer Kalyoncuoğlu, et la municipalité de Nilüfer, pionnière en matière de politiques alimentaires locales.

Le rapport complet de notre mobilité est à télécharger ici. Découvrez également le bilan de notre précédente mobilité Erasmus + à Berlin en Juillet 2024 par ici.


Istanbul, une ville où des fermes urbaines font pousser des légumes au pied de l’ancienne muraille de Constantinople


Jour 1 – Premiers regards sur les dynamiques agri-alimentaires d’Istanbul

Introduction aux enjeux stambouliotes de l’agriculture urbaine, échanges avec des chercheuses de l’université Medipol sur les dynamiques agri-alimentaires locales, et découverte de l’incubateur Innogate de l’université ITU ARI Teknokent, qui accompagne des projets à l’interface entre agriculture, innovation technologique et entrepreneuriat.


Jour 2 – Aux racines vivrières de la ville

Dans le quartier populaire de Fatih, visite du jardin municipal de Yedikule – et exploration des murs historiques de la ville. Ces lieux, où se superposent mémoire vivrière, dynamiques sociales et enjeux fonciers, illustrent les tensions entre patrimonialisation et effacement.


Jour 3 – Nilüfer, une approche systémique exemplaire

À Nilüfer, ville de plus de 500 000 habitant·es, la municipalité déploie une politique alimentaire territoriale ambitieuse, articulant production, transformation, distribution, économie circulaire et gouvernance locale. Portée par une volonté politique forte, des moyens dédiés et une ingénierie internalisée via son centre d’innovation, cette démarche prouve qu’une stratégie cohérente est possible à l’échelle d’une grande ville.


Jour 4 – Jardins municipaux et héritages militants

À Üsküdar, le Kuzguncuk Bostanı incarne un lieu de transmission et de lien social, façonné par des usages multiples et une histoire dense de mobilisations collectives. Architectes, urbanistes, habitant·es et municipalité ont contribué à préserver ce jardin menacé, devenu aujourd’hui un espace multifonctionnel où s’entrelacent pratiques quotidiennes, héritages militants et attachements au vivant. La visite s’est poursuivie à la pépinière municipale de Büyükdere.


Jour 5 – Préserver, mettre en commun et transmettre

Échanges entre participant·es et ouverture de pistes de coopération, nourries par la visite du Nezahat Gökyiğit Botanical Garden, écrin de biodiversité niché entre échangeurs autoroutiers et tours de verre. Ce jardin remarquable allie préservation des espèces endémiques, transmission des savoirs botaniques et valorisation d’un héritage végétal précieux — une mémoire vivante pour penser de nouvelles complicités.


Ce que nous retenons


D’abord, le rôle structurant des pouvoirs publics : collectivités, élu·es et agent·es sont au cœur des projets visités. Leur implication directe — de la création à la gestion, jusqu’à l’orientation des usages — rend possibles des politiques ambitieuses, mais soulève aussi des questions sur les formes de contrôle, d’appropriation et d’accès.

Ensuite, la mémoire et la transmission : à Istanbul, les jardins ne sont pas seulement des lieux de production ou d’éducation. Ils incarnent des histoires longues, faites de résistances, de mobilisations et d’usages partagés. La mémoire du vivant s’y déploie aussi, à travers des bibliothèques de graines, des herbiers ou des gestes agricoles transmis. Intégrer ces héritages, sans les figer ni les effacer, est un enjeu politique autant que paysager.

Et enfin, la qualité de l’accueil, la générosité des échanges, la disponibilité des hôtes et partenaires : un véritable apprentissage de l’hospitalité, sans en faire un mot-valise.


Toute l’équipe de la Cité de l’agriculture remercie chaleureusement l’ensemble des personnes rencontrées : les équipes municipales, chercheurs et chercheuses, jardinier·ères, traducteur·ices improvisé·es, ainsi que nos partenaires précieux de Medipol et Nilüfer Belediyesi.

Ressources

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